Appel à communication

 

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Avant-propos

 

Comme lors des Rencontres précédentes, les Rencontres 2019 comporteront plusieurs moments : des conférences, des ateliers scientifiques, des remises de prix scientifiques, les rencontres des jeunes chercheurs, des ateliers déambulatoires intra-urbains, des explorations urbaines à l’extérieur de Strasbourg. Le programme complet du 16 au 21 juin 2019 est disponible sur le site des Rencontres 2019 (https://aperau2019.sciencesconf.org).

 

L’appel à communication ci-dessous ne concerne que les ateliers scientifiques. L’appel à communication des Rencontres doctorales est considéré séparément. Des consignes de soumission sont présentées à la fin de ce document. La date limite de dépôt des résumés est fixée au 4 février 2019 ; le retour du comité scientifique est programmé pour le 18 février 2019.

 

Les résumés des communications présentées aux Rencontres seront mis à disposition de tous sur supports numériques.

 

Après les Rencontres, les communicants pourront, s’ils le souhaitent, soumettre un article long. Ces articles feront l’objet d’un reviewing et seront publiés, après sélection, dans un ouvrage post-colloque. Les modalités d’envoi pour l’article seront communiquées ultérieurement.

 

 

Appel à contribution pour les ateliers scientifiques des Rencontres

 

 

Le thème général des 21 èmes Rencontres Internationales en Urbanisme, organisées à Strasbourg, sera « Métropoles au XXIème siècle : coupures - coutures - soudures : comment (re)faire la ville ? » ; la lecture des coupures, coutures, soudures pouvant être tant morphologiques (coupures physiques) que fonctionnelles, sociales, économiques, environnementales, historiques, ou symboliques.

 

La ville traditionnelle, et sa représentation européenne archétypique du bourg médiéval enserré dans ses remparts, est construite sur l’opposition physique, concrète, avec le rural, la campagne. La définition de la ville (agglomération) est donc en partie établie à partir d’une coupure. Dans les métropoles, cette ancienne structure, à la suite de cycles successifs d’urbanisation procédant par disjonctions et connexions, en rupture avec les rythmes lents de croissance urbaine qui les précédaient - une vision que les historiens de l'urbain se sont attachés à nuancer - a laissé la place à une multitude de coupures qui donnent corps à un espace fragmenté. Les coupures sont désormais situées à l’intérieur des villes, au sein des espaces métropolitains ; elles sont quasi exclusivement considérées de manière négative comme des déficiences ou des « ruptures d’urbanité », qu’il convient de résorber, parfois en référence à la ville dense traditionnelle décrite précédemment. La coupure urbaine ne définit donc plus le plein, représentant la ville, mais son contraire : le vide, l’absence d’échanges, les espaces dévalorisés, les disparités économiques et sociales. Plusieurs questions peuvent alors être soulevées.

 

Comment caractériser les effets des coupures urbaines ? Dans les métropoles du XXIe siècle, les infrastructures de transport, et en majeure partie les axes routiers, sont associés à la fragmentation. La caractérisation des coupures réinterroge celle des axes, autour des notions d’accessibilité, de porosité, de perméabilité, d’adhérence, de riveraineté, etc. La question des capacités relationnelles des infrastructures entre alors en tension avec leurs capacités circulatoires. Plus généralement, tout réseau urbain est susceptible d’instituer une coupure entre un ensemble interconnecté et le reste de la ville et du territoire, et ce à différentes échelles, depuis les micro-réseaux locaux (énergie, eau) jusqu’au niveau national (réseau des villes TGV) en passant par toutes les échelles intermédiaires. Les coupures sont de fait bien autant inscrites dans les modes de gouvernance associés à ces réseaux que dans l’espace physique.

 

Parallèlement, les coupures surfaciques, telles que les grandes friches (infrastructurelles, hospitalières, industrielles, commerciales, militaires...), les espaces agricoles en ville, les zones industrielles, commerciales ou artisanales en activité... qu’elles soient créées ou héritées, constituent potentiellement des obstacles aux échanges de proximité. Cependant, comment mesurer et opérationnaliser ces facteurs morphologiques et fonctionnels ? Dans la plupart des cas, les actions de résorption visent à faciliter le franchissement des coupures par les modes doux. Ainsi, la marchabilité ou la cyclabilité sont-ils des indicateurs cohérents de l’efficacité d’une politique globale de résorption de coupures urbaines ?

 

Réciproquement, quelle typologie des outils de résorption ? Doit-on distinguer les coutures (ponts, passerelles, franchissements...) des soudures (dalles, recouvrements...) ? Au-delà de la mesure de leur efficacité, quels coûts, quels processus et quels liens avec les autres politiques d’aménagement (désenclavement volontariste, valorisation commerciale d’un croisement,) ? Quels effets indésirables ? Plus généralement, la résorption des coupures urbaines est-elle une manifestation d’une politique de densification des métropoles ?

 

Se pose aussi la question du rôle positif des coupures urbaines, des « vides » dans les métropoles. Au-delà des fonctions rétistiques, dans quelle mesure les espaces non-bâtis et non valorisés peuvent-ils agrémenter la vie dans les métropoles ? Existe-t-il des « bonnes » coupures ? Faut-il (a)ménager des coupures urbaines ? Faut-il s’inspirer d’autres cultures urbaines, à l’exemple des métropoles asiatiques où les effets des coupures urbaines sont traités différemment ?

 

Face à cela, l’idée de « refaire la ville » permet également de questionner le politique et les logiques de gouvernance urbaine qui président à la "fabrique" de la ville et qui potentiellement produisent, ou tentent de résorber, les "coupures - coutures - soudures" selon différents thèmes et différentes orientations. Sont particulièrement visées les démarches de participation citoyenne qui sont censées produire des "coutures - soudures" avec une déclinaison en sous-thèmes comme par exemple la question de la création de nouveaux communs dans la métropole du XXIème siècle. Le rôle des NTIC dans ce processus, l’idée d’un monde urbain enréseau social, contrôlable sinon contrôlé, et au fond l’impact d’un horizon de développement fondé sur la technologie, tendue par et vers la smart city, est un autre aspect incontournable de cette problématique... A l’opposé de ces réponses néo- techniques, l'émergence d'autorités métropolitaines (type città metropolitana) dans la recomposition des métropoles ré-interroge la question des coupures-coutures-soudures : cette dimension politique vient travailler à la fois les études urbaines et l'urbanisme.

 

L’évolution de nos métropoles, le devenir universel de la ville est irréductiblement associé au rôle éminent des acteurs urbains, et aux capacités d’orientation et d’organisation d’un urbanisme directif, face à un urbanisme adaptatif, voire interprétatif. Celui-ci peut être fondé sur de nouvelles capacités technologiques, ou s’appuyer sur un nouvel humanisme : mais il nous renvoie inexorablement à l’éternelle question de nos capacités réelles à (re)dessiner ce système complexe qu’est la ville, à (ré)-orienter ses perspectives, à maîtriser son devenir au delà de ses transformations, et au-delà des émergences et des résiliences qui la caractérisent.

 

 

Cette problématique se déclinera en 6 thèmes

1 - Coupures et coutures  Historiques

 

« Une ville est en fait une succession de villes »  nous disait Max Sorre, synthétisant à sa manière la pensée du Corbusier, qui écrivait dans la Charte d’Athènes  “ L’histoire est inscrite dans les tracés et les architectures des villes. Ce qui en subsiste forme le fil conducteur qui, joint aux textes et aux documents graphiques, permet de se représenter les images successives du passé ”. Toutes ces phases ont laissé peu ou prou des traces, cicatrices des jonctions entre villes anciennes et villes modernes, que l’on a parfois cherché à effacer ou à résorber, voire à nier, sans toujours y parvenir. Quelles sont ces coupures historiques, et comment ont elles été traitées ?  Ou ignorées ? Quelle est la contribution du patrimoine à cette problématique ? Ces coupures sont elles toujours matérielles ? Les mémoires peuvent elles aussi être sollicitées pour identifier les coupures et favoriser les coutures ?



2 - Coupures et coutures Sociales

 

Maurice Halbwachs parlait de morphologies sociales, et cherchait à appréhender « la façon dont la population se distribue à la surface du sol », avec ses différences de genre, de composition par sexe et âge, qui rappellent que « [l]es sociétés humaines ne sont pas seulement en contact avec la matière. Elles sont elles-mêmes des masses vivantes et matérielles ». Comment ces compositions sociales occupent elles l’espace et que se passe t il à leurs frontières ?  Les coupures sociales correspondent elles toujours à des coupures physiques ? Et inversement ? Traiter la coupure physique, pour la résorber comme dans le programme ANRU, permet-il de traiter aussi la coupure sociale ? “ La ville, être sociologique dont on n’a jamais épuisé tout le contenu ” selon Max Sorre , est-elle vouée à rester une mosaïque sociale, jalonnée de coupures, pour le meilleur et le pire ? Ou un « kaléidoscope des solitudes » pour reprendre l’expression de Nicolas Gogol, à propos de la perspective Nevski ?



3 - Coupures, coutures et acteurs

 

Acteurs, facteurs de coupures mais aussi ouvriers des soudures. « Chaque bureaucratie aménage (s'aménage) son espace. Elle le jalonne, le marque. Il y a l'espace fiscal, l'espace administratif, l'espace juridique. » Ainsi, selon Henri Lefebvre, l’espace urbain porte la marque profonde des coupures des acteurs de la ville, qui décomposent cet espace  selon leurs propres logiques et leurs intérêt, générant autant de citadelles dont il faudra bien (re)coudre les glacis. Comment le jeu d’acteurs peut il favoriser coupures et soudures ? Y a-t-il des lieux emblématiques où ces logiques se superposent, s’excluent voire s’affrontent ? Et d’ailleurs qui sont ces acteurs, et quel est le rôle aujourd’hui de l’acteur institutionnel face aux logiques privées qui s’expriment ? Enfin, qu’en est il des nouvelles coupures générées par les évolutions sociétales, comme la montée des communautarismes,  l’expansion de la pauvreté, et la concentration des richesses ?

 

4 - Coupures et coutures  morphologiques

 

Car ce sont celles dont l’observation est la plus immédiate, les coupures physiques tendent à être considérées comme un épitomé des ruptures dans les villes. De moins en moins topo- ou hydrographiques, les barrières morphologiques prennent des formes diverses (pleins ou vides, linéaires ou surfaciques, poreuses ou infranchissables, etc.) qui ouvrent des perspectives de typologies multiples. A l’échelle des métropoles, comment caractériser ce système des coupures et le morcellement urbain général qui en découle ? De quelle manière les coutures urbaines viennent graduellement modifier ce schéma général ?  De plus, car les villes sont aussi des « formes concrètes structurées par une morphologie abstraite » selon Gaétan Desmarais, et que la forme est aussi le fruit d’une dynamique, quels processus morphogénétiques sont à l’œuvre ? La coupure morphologique n’est-elle pas parfois davantage symbolique, paysagère que physique ? Et par là, faut-il nécessairement coudre les ruptures morphologiques pour gagner en urbanité ?

 

5 - Coupures et coutures fonctionnelles, économiques

 

Les processus bien connus de l’économie mondialisée ont largement contribué à sectoriser la ville. La fragmentation fonctionnelle est un des marqueurs urbains du début du siècle, par la différenciation qu’elle creuse entre espaces valorisés (grands projets tertiaires, zones apaisées, secteurs bien pourvus en commerces, etc.) et espaces à l’écart de la métropolisation (quartiers délaissés mais aussi friches) ; mais encore par les mécanismes de dissidence (résidences fermées). Entre ces zones, des coupures, définissant une étanchéité magnifiée dans l’urbanisme du XXe siècle. Pourtant, « depuis quelques temps, on se met à rêver de la frontière coupure en frontière couture » pense Luc Gwiazdzinski. Les interrogations restent vives : les coupures fonctionnelles sont-elles nécessairement matérialisées physiquement et, plus largement, existe-t-il un alphabet des coupures morpho-fonctionnelles ? Les coutures entre zones à la fonction différente ne se jouent-elles que dans des espaces de transition, voire de transit ? Les espaces publics peuvent-ils jouer le rôle de coutures fonctionnelles ?

 

6 - Coupures, coutures et Mobilité : accentuation ou remédiation ?

 

Habituellement considérée comme un avatar dans le dynamisme des villes, la coupure est généralement vouée à être résorbée. En effet, « la frontière exige une incessante mise en connexion des réseaux » selon Antoine Beyer. Symbole d’une couture réussie, le franchissement des barrières physiques, fonctionnelles ou administratives peut donc être appréhendé par les mobilités. Le flux peut ainsi être un indicateur de réussite du franchissement ainsi qu’une manifestation de dynamisme. Toutefois, victimes de leur succès, les artères passantes ne représentent plus un modèle d’urbanité, à l’heure de l’apaisement et des boulevards urbains. A partir de quel niveau hiérarchique la rue, pourtant symbole de liaison, devient-elle une coupure ? Si la venelle est d’ordinaire une couture, l’avenue est-elle nécessairement amenée à constituer une coupure ? La diversité des moyens de déplacements urbains permet une analyse riche de cette problématique. Si le rail constitue de fait une coupure urbaine, peut-il être un facteur de couture à l’échelle urbaine ou périurbaine ? Les coutures construites à destination des modes doux (passerelles, passages, galeries…) sont-elles exemptes de coupures, à l’aune des conflits d’usage émergents entre piétons et cycles ?



Bibliographie sommaire

 

Antoine Beyer, 2007, Nœuds de transport et frontières. L’invention de la métropole bâloise, Annales de Géographie, 5(657), pp. 451-469

 

Le Corbusier 1941, La charte d’Athènes, Ed. de Minuit, 1957, 190 p

 

Gaétan Desmarais, 1992, Des prémisses de la théorie de la forme urbaine au parcours morphogénétique de l’établissement humain, Cahiers de Géographie du Québec, 36(98), pp. 251-273

 

Gabriel Dupuy, 1991 L'urbanisme des réseaux, théories et méthodes, Armand Colin, 198 p.

 

Nicolas Gogol, 1835, La Perspective Nevski, nouvelle

 

Luc Gwiazdzinski, 2013, 40 ans – le périphérique du cœur. 25 Avril 1973/25 Avril 2013 – le périph fête ses 40 ans aujourd’hui, lucgwiazdzinski.blogspot.com

 

Maurice Halbwachs, 1938, Morphologie sociale, publié en 1938. Armand Colin, 1970, 190 p.

 

Henri Lefebvre, 1968, La vie quotidienne dans le monde moderne, Gallimard, 384 p.

 

Jean-Luc Pinol (sous la dir de), 2003, Histoire de l’Europe urbaine, 6 volumes, Ed.  du Seuil

 

Pierre Pellegrino, 2000-2003, Le sens de l’espace, Economica Anthropos : Tome 1 L’époque et le lieu, 2000, 152 p. ; Tome 2 La dynamique urbaine, 2000, 265 p.  ; Tome 3 Grammaires et figures de l’étendue 2003, 260 p.

 

Max Sorre, 1961, L’homme sur la terre, Hachette, 365 p.

 

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